2% pour les communs
et leurs
auteur.e.s
Version 1.6
Julien Paris
développeur FLOSS
fullstack
co-fondateur de la coopérative
multi
Illustration : XKCD
n°2347
Navigation avec les flèches
/ Plan en pressant echap
The
Librery - slides par
J.
Paris est sous licence
CC
BY-SA
4.0
Les propos figurant dans cette présentation n’engagent que leur auteur.
Ces réflexions et ces propositions ne sont en rien figées et représentent davantage une étape dans une démarche de réflexion collective.
Cet exercice de communication est à considérer avant tout comme une manière d’ouvrir ces idées à la critique, dans l’optique d’aboutir à terme à un socle de propositions concrètes pouvant être portées par un consortium le plus large possible d’acteurs des communs.
Tous les éléments présentés ici sont ouverts à la discussion et à la critique, notamment sur un pad de notes ouvert en écriture et en commentaires.
Le “2%
communs”
sur les chantiers numériques publics
Un fonds géré de façon
indépendante
par les acteurs des communs
Une structure pouvant recevoir
des
contributions financières publiques
ou privées
Un organisme de redistribution
transparent, paritaire
et à but non
lucratif
PUBLIC | PRIVE | |
---|---|---|
CONTRIBUTION |
2% du montant de chantiers numériques |
Selon le type et la taille de l’entreprise : - x % des revenus annuels récurrents - x % des excédents de gestion / bénéfices annuels - x € annuellement par développeur - somme fixe par an |
OPTIONS |
Convention ponctuelle Convention pluri-annuelle Conventions par projet (ou) avec une administration |
Convention ponctuelle ou pluri-annuelle Dons Promesse de dons |
CONTRACTUALISATION |
45% du don : fléchage par la structure vers un ou plusieurs communs 45% du don : fléchage par OGC vers un ou plusieurs communs 10% du don : frais de gestion de l’OGC |
|
CONTREPARTIES |
Assurance de maintenance de communs critiques Labellisation Encapacitation des équipes Choix par structure de flécher vers des communs Choix par structure de préciser certains mécanismes de rétribution (clés de répartition) Défiscalisation (si structure privée) |
|
GESTION |
Transparence de l’OGC et participation à sa gouvernance Rapports automatiques sur l’utilisation des dons Gestion en ligne des contrats de contribution Automatisation des démarches administratives Certificat pour défiscalisation (pour structures privées) |
Economiquement, industriellement et démocratiquement
une question de vie ou de mort…
Les services publics pourraient-ils aujourd’hui se passer de tout ou partie des quelques outils libres montrés ici (liste absolument non exhaustive) ?
Ces mêmes outils sont par ailleurs eux-mêmes basés sur des couches plus ou moins basses d’une multitude d’autres outils open source (langages, librairies, bases de données, standards…).
Certaines entreprises dont les services reposent sur ces briques open source ont pleinement conscience de cette dépendance à un éco-système extrêmement vaste et divers.
Parmi ces entreprises d’aucunes contribuent et redistribuent la valeur qu’elles génèrent, d’autres tentent à bas bruit de ré-internaliser ces briques et les personnes qui les maîtrisent le mieux.
Consolider l’économie des communs numériques
en
rémunérant directement le travail de leurs auteurs
Sans communs numériques
nos infrastructures
numériques s’effondrent
Voir la présentation de Tobie Langel donné lors de State Of Open Con 2024.
Le risque de sécurité évité de justesse en 2024 sur la libraire XZ Utils (source)
“Un milliard pour l’open source”. Voir la présentation de Tobie Langel donné lors de State Of Open Con 2024.
Les risques de sécurité (voir le rapport FOSSEPS de la Commission Européenne en 2022) de nos infrastructures numériques posent de nouveau la question du manque de moyens alloués à la maintenance de projets open source.
Exemples trouvés sur la page d’accueil de Github sponsors
Un moteur qui tourne sur la réserve ?
Les communs garants
des infrastructures et des services publics
numériques
Les communs comme
filière industrielle
Le.la commoner comme
auteur.e
La
mutualisation des fonds et de la gestion
Un slogan simple
Des cadres réglementaires et juridiques existants
Des sommes acceptables sur des budgets de chantiers publics
Un mécanisme essaimable pour un passage à l’échelle
Faire prendre conscience des enjeux de souveraineté
Faire évoluer la place de l’acteur public dans le soutien aux communs
L’ambition est d’atteindre certains ordres de grandeur en termes de montants collectés, que ceux-ci soient suffisants pour irriguer et consolider une économie industrielle des communs.
Cette ambition suppose donc de s’adresser à de nombreux interlocuteurs dans l’administration et dans le privé, ayant chacun des préoccupations, des métiers, des priorités ou des cadres d’action différents.
Afin de pouvoir généraliser le principe d’une collecte et d’une mutualisation pour le soutien aux communs, il est donc nécessaire de proposer à tous les commanditaires un mécanisme simple à comprendre d’emblée et simple à mettre en oeuvre, quel que soit leur rattachement administratif ou leur secteur d’activité.
Panorama des grands projets SI de l’Etat
Septembre 2023,
source data.gouv.fr
Soit un total de 3 625 millions d’euros environ
Ministère nom complet | Nom du projet | Début | Durée prévisionnelle en année | Phase du projet en cours | Coût estimé |
---|---|---|---|---|---|
Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique | PAYSAGE | octobre 14 | 9,5 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 53,1 |
Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique | CFVR | juillet 13 | 9,5 | Terminé | 34,5 |
Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique | PILAT | juin 18 | 7,6 | Conception / Réalisation | 123,5 |
Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique | GMBI | septembre 18 | 5,6 | Conception / Réalisation | 35,7 |
Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique | NRP (NOUVEAU RÉSEAU DGFIP) | janvier 18 | 5,8 | Conception / Réalisation | 38,5 |
Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique | ROCSP | février 19 | 8,9 | Expérimentation | 96,4 |
Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique | 3D | février 20 | 3,9 | Expérimentation | 31,9 |
Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique | TNCP | janvier 20 | 4,4 | Expérimentation | 21,1 |
Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique | PCR | octobre 19 | 3,2 | Terminé | 52,8 |
Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique | FRANCE SESAME | janvier 20 | 4 | Conception / Réalisation | 10,9 |
Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique | FONCIER INNOVANT | novembre 20 | 3,2 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 33,1 |
Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique | FICOBA 3 | novembre 20 | 4 | Conception / Réalisation | 21 |
Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique | Chorus – Projet S_4HANA | septembre 22 | 2,1 | Conception / Réalisation | 87 |
Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique | FACTURATION ELECTRONIQUE | mars 21 | 7,8 | Conception / Réalisation | 231 |
Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères | SAPHIR | décembre 15 | 8 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 10,4 |
Ministère de la Santé et de la Prévention | SI SAMU | septembre 14 | 10,3 | Conception / Réalisation | 218,4 |
Ministère de la Santé et de la Prévention | Mon Espace Santé | janvier 20 | 4 | Conception / Réalisation | 227,4 |
Ministère de la Santé et de la Prévention | ROR | janvier 21 | 5,5 | Conception / Réalisation | 24,9 |
Ministère de la Santé et de la Prévention | SI APA | juin 22 | 3,6 | Conception / Réalisation | 63,4 |
Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire | EXPADON 2 | janvier 13 | 11 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 30,9 |
Ministère de la Culture | MISAOA | juin 20 | 4 | Conception / Réalisation | 11,2 |
Ministère des Armées | ARCHIPEL | avril 15 | 8,8 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 14,3 |
Ministère des Armées | SOURCE WEB | janvier 14 | 9,8 | Conception / Réalisation | 15,3 |
Ministère des Armées | ROC | mars 16 | 8,1 | Conception / Réalisation | 15,6 |
Ministère des Armées | EUREKA | octobre 17 | 6,4 | Conception / Réalisation | 21,9 |
Ministère des Armées | SSLD-II | novembre 20 | 2,8 | Conception / Réalisation | 28,8 |
Ministère des Armées | SPARTA | février 18 | 6,3 | Conception / Réalisation | 15,8 |
Services du Premier Ministre | NOPN | janvier 21 | 5,5 | Conception / Réalisation | 26,9 |
Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse | OP@LE | septembre 14 | 11 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 91,3 |
Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse | MIGRATION SIRH | janvier 20 | 5,3 | Conception / Réalisation | 57,9 |
Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse | REURBANISATION SIRH | janvier 20 | 5,3 | Conception / Réalisation | 68,7 |
Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires | GEOPLATEFORME | janvier 19 | 5,4 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 23,2 |
Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires | OCSGE | septembre 19 | 5,8 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 30,4 |
Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires | GUNENV Phase 2 | mars 23 | 4 | Conception / Réalisation | 37 |
Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer | MCIC-2 | février 15 | 9,9 | Expérimentation | 24,2 |
Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer | RRF | octobre 22 | 8 | Conception / Réalisation | 900,3 |
Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer | NexSIS Version 1 | avril 17 | 8,2 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 72 |
Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer | ANEF | janvier 18 | 5,9 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 54,5 |
Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer | LOG-MI | septembre 17 | 7,8 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 28,1 |
Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer | ERPC | mai 19 | 4,8 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 82,8 |
Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer | KIOSQUES - PFSF | avril 20 | 4 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 26,3 |
Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer | FIN | février 20 | 5,3 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 68,3 |
Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer | SIV | février 20 | En cadrage | Cadrage | En cadrage |
Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer | M@GRH | avril 21 | 2,8 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 14 |
Ministère de la Justice | ASTREA | janvier 12 | 14 | Conception / Réalisation | 77,3 |
Ministère de la Justice | PORTALIS | mars 14 | 12,8 | Conception / Réalisation | 98,9 |
Ministère de la Justice | PROJAE – AXONE | juin 17 | 7,1 | Conception / Réalisation | 14,5 |
Ministère de la Justice | NED | janvier 18 | 4,8 | Terminé | 8,7 |
Ministère de la Justice | PPN | janvier 20 | 6 | Conception / Réalisation | 145,1 |
Ministère de la Justice | ATIGIP | janvier 20 | 4,4 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 43,2 |
Ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion | SI EMPLOI | novembre 21 | 4 | Conception / Réalisation | 33 |
Ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion | SI FSE | janvier 20 | 6 | Déploiement / Bilan intermédiaire | 30,1 |
Conduite des grands projets numériques de l’Etat
2020,
source Cour
des Comptes
Soit une moyenne de 343,631 millions d’euros
/ an entre 2016 et 2018
Les outils libres situés dans les couches basses et peu visibles des différents services numériques mis en place par les pouvoirs publics posent des questions de criticité et de risques (voir la note du Quai d’Orsay) : sécurité, complexité technique, mises à jour, maintenabilité…
Le bon fonctionnement des outils “low level” peut être une dimension sous-évaluée lors des calculs de risques des chantiers numériques, chantiers qui ont parfois une dimension infrastructurelle (cloud souverain, données de santé, logiciel de paie des armées…).
Des outils “low level” parfois critiques peuvent être
maintenus par des individus hors des frontières
hexagonales, hors des compétences sectorielles des
administrations commanditaires, et pourtant se révéler essentielles au
bon fonctionnement des services mis en oeuvre (exemples de cURL
ou
openSSL
, ou celui de la librairie core.js
).
Avant de jouer un rôle d’acteur ou producteur de communs, l’Etat peut endosser en priorité le rôle de garant du cadre pour la production de communs d’intérêt général par la société civile. Ce cadre est avant tout juridique et législatif (RGPD, RGAA, DMA…) mais le rôle de garant de ce cadre se joue également par des actions d’accompagnement et d’animation, comme le proposent déjà des acteurs publics tels que l’ANCT, l’IGN ou la DINUM.
L’Etat, mais également toutes les administrations annexes (agences) ou décentralisées (collectivités), peuvent soutenir l’économie industrielle et les emplois que représentent les acteurs privés produisant les communs, en pérennisant des modes de financements directs divers dont le “2% communs”, en complément des autres modes de soutien historiques.
Une alternative aux financements ponctuels (subventions, appels à projets, fonds ad hoc…)
Une prise en compte des ordres de grandeur nécessaires au soutien à une réelle économie des communs
Une capacité à “passer à l’échelle” : soit en jouant sur le pourcentage, soit en élargissant à d’autres secteurs que le numérique
Le cadre réglementaire existant est-il suffisant ? Y a-t-il un risque juridique d’être accusé de distorsion de concurrence ?
Quels chantiers, dans quelles administrations partenaires, avec quels alliés, pour expérimenter dès maintenant ?
Quelle stratégie pour aller porter ce principe devant les décisionnaires dans l’administration ?
Commencer par le public, élargir au privé (ou partage de l’effort) : serait-il intéressant (pour des raisons politiques ou économiques) de décomposer le “2%” en “2% = 1% public + 1% privé” ? C’est-à-dire 1% de la commande publique en amont, et 1% du CA ou des factures des entreprises privées en maîtrise d’oeuvre ?
Mettre des chiffres en face des idées : évaluer quels sont les montants d’argent public actuellement dépensés en chantiers numériques pour établir une sorte de prévisionnel
Les communs numériques sont des oeuvres collectives ou de collaboration
Les commoners sont des auteur.e.s
Contribuer peut être reconnu comme un travail
La gestion des droits d’auteurs libres demande une structure mutualisée
L’économie des communs numériques est singulière et très diversifiée
Utiliser le droit existant et communautaire comme levier
Apprendre des expériences économiques et juridiques passées
Le numérique est une industrie culturelle, au même titre que l’édition, le cinéma ou la musique
Les communs numériques (logiciels, bases de données) peuvent être considérés comme des oeuvres de l’esprit
Les contributeurs et/ou initiateurs de communs numériques peuvent être considérés comme des auteurs ou co-auteurs (cf URSSAF Limousin)
La notion d’auteur est encadrée juridiquement en France : un auteur de logiciel libre conserve des droits patrimoniaux vis-à-vis de son oeuvre
Une oeuvre libre / commun numérique est potentiellement une oeuvre collective ou de collaboration (d’où la notion de co-auteur)
Contribuer à un logiciel ou à une base de données est une activité à haute valeur ajoutée
On peut cumuler le fait d’être auteur et avoir une activité salariée
Une oeuvre libre peut être développée par un salarié au sein d’une entreprise
Tout comme cela a été le cas dans le domaine de la musique ou de l’édition, il est en pratique impossible pour un auteur particulier de faire lui-même :
le suivi de l’ensemble des modes d’exploitation de ses oeuvres
la défense de ses droits auprès des diffuseurs
Les nouvelles oeuvres libres sont initiées par des personnes physiques, parfois en tant que salarié dans des entreprises mais pas toujours.
"Un logiciel est libre lorsqu'il est payé"
Une oeuvre libre n’est - en première approximation - pas destinée à directement recevoir de revenus d’exploitation, l’une des spécificités des communs numériques est leur gratuité dans leur exploitation et leur diffusion.
Les flux financiers liés à la production d’un commun numérique ne peuvent se trouver qu’en amont de leur publication
Une licence libre ne signifie pas que l’auteur n’a plus de droits, or :
quelle entité existe-t-il pour défendre ces droits ?
quand bien même y aurait-il une entité pour défendre ces droits il n’y a pas clairement de flux financiers fléchés en vue de leur soutien, mais au contraire une jungle de modèles économiques différents
Il est nécessaire de défendre et promouvoir les personnes / auteurs, leur proposer un modèle de revenus, pour inciter les personnes à contribuer à des communs numériques et surtout d’en tirer des revenus (en partie ou totalement)
Il existe déjà et il y a eu des expérimentations / propositions d’évolution de la loi (licence globale, revenu universel, …), mais ces propositions n’ont pas toujours connu de succès et/ou sont encore peu opérationnelles
Plutôt que chercher à ajouter à la loi et à la réglementation il est possible de s’appuyer sur le droit existant, de s’inspirer d’exemples historiques divers tels que la redevance copie privée, la création d’organismes de gestion collective comme la SACEM ou la SACD, ou encore de la notion d’ “exception culturelle” à la française
Penser un mécanisme de financement pérenne
et un organisme de
gestion collective (OGC)
par et pour les auteur.e.s de communs
La
collecte,
la mutualisation,
et
la redistribution
des fonds
Une exigence forte de
transparence, de non-lucrativité et de parité
Des formes diversifiées de
soutien aux communs et aux commoners
La possibilité
d’un
label
Dans un souci de mutualisation l’organisme de gestion collective doit être en capacité de pouvoir recevoir différents types de flux financiers potentiellement “entrants”, argent public ou argent privé :
Flux financiers potentiels d’origine publique
Flux financiers potentiels d’origine privée
Les communs relevant tout à la fois de la sphère publique que de la sphère privée il est souhaitable que toutes les parties puissent être représentées au sein de l’OGC, toutefois en assurant une bonne réprésentation des auteurs/individus, étant donné que la mission de l’OGC est bien de les défendre
En tant que structure défendant une filière (les communs) l’OGC a davantage de légitimité en tant que structure de droit privé, sous réserve que les différentes parties prenantes puissent être justement représentées
Intégrer à la gouvernance autant les auteurs que les éditeurs ou les financeurs et diffuseurs de communs numériques
Sur la base des critiques faites aux OGC culturelles (cf. Benhamou) on peut lister quelques conditions nécessaires (mais pas suffisantes) pour éviter certains travers des OGC historiques identifiés par les observateurs et le champ académique :
Coûts de fonctionnement
En comptant une équipe au complet (5 personnes à temps plein, voir plus loin dans la section “Réflexions sur la gouvernance”) avec des salaires de 4 000 € nets/mois, des bureaux, et quelques services complémentaires (comptable, abonnements, services en ligne…) :
en première approximation le coût total de fonctionnement et de gestion tournerait autour de 550 k€ / an.
Collecte
Si on maintient des coûts de fonctionnement et de gestion autour de 10%, cela signifie que l’OGC doit être en mesure de collecter 5,5 millions € / an.
En partant d’une base de “2% communs” sur les chantiers numériques, ce montant de collecte correspond à un ensemble de chantiers numériques dont les budgets cumulés représenteraient 275 millions € / an avant contribution aux communs.
Redistribution
En résumé, en appliquant le principe de “2% communs” sur un ensemble de chantiers numériques à hauteur de 275 M€ / an, l’OGC serait en capacité de redistribuer : 5,5 M€ (collectés) - 0,55 M€ (frais de gestion)
soit une redistribution de 4,95 M€ / an à des communs numériques.
Différents types de structures juridiques peuvent être imaginées pour remplir les missions de The Librery, avec pour point commun d’être à but non lucratif ou du moins à lucrativité limitée.
L’existence d’un organisme légitime auprès de toutes les parties prenantes des communs numériques permettrait d’imaginer la création d’un “label communs”, que l’organisme pourrait délivrer aux projets comme aux structures.
La notion de “label communs” peut être un axe intéressant à développer pour inciter les administrations et les entreprises à contribuer à hauter de 2% de leurs chantiers numériques.
La notion de label pose les questions des critères objectifs permettant de qualifier un commun numérique comme tel.
L’autre pendant de la notion de label serait d’arriver à identifier et suivre des indices de valorisation économique (financiers, temps alloué, économies…) permettant de mieux situer les apports des communs numériques au sein de la filière industrielle.
Distinguer
oeuvre,
auteur,
diffuseur, et
éditeur
Une approche de type
“marché biface”
La notion de contrats de rétribution pour intégrer les particularités des parties prenantes
Les parallèles avec les autres industries culturelles sont les suivants :
Est considéré comme diffuseur une entité morale ou physique prête à verser volontairement une somme afin de rémunerer les auteurs et co-auteurs d’un ou plusieurs communs
Un diffuseur signe un contrat de rétribution aux communs avec l’OGC, l’OGC s’engage à redistribuer les montants volontairement versés par le diffuseur.
Le contrat porte sur un montant de contribution volontaire sur un ou plusieurs communs, voire sans commun particulier, le tout sur une période donnée
Ce contrat peut porter des clauses et règles de redistribution
Le contrat est alors ventilé par montants alloués par année et par commun
Tous les contrats et leurs montants associés sont agregés par commun, cela constitue un fonds par commun (et par année)
En amont - c’est-à-dire vis-à-vis des contributeurs financiers (processus A/) - il serait possible d’associer à chaque contribution financière des contrats de rétribution précisant les différents emplois des sommes, les conditions et règles de redistribution, ainsi que les parts allouées à des communs spécifiques ou au contraire sans fléchage précis.
On pourrait imaginer qu’à chaque contribution financière puisse être associé un contrat précisant :
Un.e auteur.e s’enregistre à l’OGC en précisant à quelles oeuvres/communs il contribue
Un contrat de cession/gestion de ses droits d’auteur est etabli entre l’OGC et l’auteur
Ses contributions à des communs sont calculées et enregistrées au cours de l’année, commun par commun
En fin d’année ses contributions permettent de calculer le montant de la rétribution qui lui est allouée, commun par commun, en fonction du fonds associé et des règles de redistribution
L’OGC établit sa déclaration de droits d’auteurs auprès de l’URSSAF et transmet à l’auteur la preuve de déclaration
Nota : le processus côté auteur.e.s est celui qui demande à être le plus rapide et automatisé possible afin d’éviter toute lourdeur administrative et coûts exponentiels de gestion.
Un éditeur de communs emploie un.e ou des salarié.es, considéré.es comme les auteurs initiaux des communs édités
L’éditeur est considéré comme titulaire des droits d’auteurs de ses employé.e.s
L’éditeur permet la gestion des droits en son nom par l’OGC auprès de l’URSSAF
L’éditeur enregistre ses employé.e.s comme auteurs sur l’OGC
L’OGC calcule et déclare les rétributions aux auteurs comme en B/, avec la particularité d’enregistrer ces sommes à l’URSSAF au nom de l’éditeur aussi mais envoie les documents à l’éditeur
Voir le document au format markdown sur le repo.
Partie 1/2
Partie 2/2
Un représentation de toutes les parties prenantes des communs
Une majorité structurelle pour les auteur.e.s
Des ressources humaines et techniques pour la mise en oeuvre des missions
Des exigences de transparence et de non-lucrativité fortes
Diagramme général de principe de The Librery (réalisé avec Whimsical)
De haut en bas :
Pouvoir s’adapter aux spécificités juridiques locales
Pouvoir mutualiser des jeux de données (registres des auteurs ou des communs)
Avoir une architecture d’information décentralisée
Il est donc nécessaire que tous les OGC partout dans le monde puissent partager des registres communs pour éviter les doublons et les incohérences juridiques : registre des communs, registre des commoners, montants des contributions financières, allocations des sommes vers les communs et les commoners…
Il serait envisageable - voire plus réaliste - qu’il existe plusieurs OGC répartis partout dans le monde, et/ou différents OGC “spécialisés” sur certaines verticales (secteur industriel, language de programmation, …)
Pour qu’un tel système fonctionne à l’échelle internationale l’infrastructure d’information doit être partagée, tout en permettant à chaque OGC de gérer son propre corpus de données.
Techniquement il serait possible de proposer à tous les OGC un outil numérique libre de gestion basé sur ActivityPods afin de pouvoir à la fois décentraliser le stockage des données, tout en permettant à chaque instance de gérer ses propres jeux de données.
Un mécanisme simple
Approche contractuelle
Différentes approches selon des acteurs publics ou privés
PUBLIC | PRIVE | |
---|---|---|
CONTRIBUTION |
2% du montant de chantiers numériques |
Selon le type et la taille de l’entreprise : - x % des revenus annuels récurrents - x % des excédents de gestion / bénéfices annuels - x € annuellement par développeur - somme fixe par an |
OPTIONS |
Convention ponctuelle Convention pluri-annuelle Conventions par projet (ou) avec une administration |
Convention ponctuelle ou pluri-annuelle Dons Promesse de dons |
CONTRACTUALISATION |
45% du don : fléchage par la structure vers un ou plusieurs communs 45% du don : fléchage par OGC vers un ou plusieurs communs 10% du don : frais de gestion de l’OGC |
|
CONTREPARTIES |
Assurance de maintenance de communs critiques Labellisation Encapacitation des équipes Choix par structure de flécher vers des communs Choix par structure de préciser certains mécanismes de rétribution (clés de répartition) Défiscalisation (si structure privée) |
|
GESTION |
Transparence de l’OGC et participation à sa gouvernance Rapports automatiques sur l’utilisation des dons Gestion en ligne des contrats de contribution Automatisation des démarches administratives Certificat pour défiscalisation (pour structures privées) |
Le mécanisme existant du “1% artistique” dans les constructions publiques
La proposition de “2% pour 2 degrés” de l’Institut Rousseau
Différentes initiatives venant du monde du logiciel libre ou d’institutions :
L’initiative Copie Publique consiste en la description d’un mécanisme d’allocation puis de redistribution de fonds à des projets open source, qu’une entreprise peut librement choisir de mettre en oeuvre à condition d’en respecter la forme et l’esprit.
Le système proposé par Copie Publique n’est pas une caisse partagée par plusieurs entreprise : chaque entreprise choisissant d’adopter le mécanisme Copie Publique abonde seule à son propre fonds, sur la base d’une assiette annuelle qu’elle choisit et rend publique. Une entreprise peut ainsi consacrer par exemple 1% de son CA, ou 3% de ses excédents nets de gestion, ou encore un montant fixe par an. La seule condition est que la règle soit claire, transparente, et permette d’abonder au fonds de façon récurrente.
Différents aspects du mécanisme Copie Publique sont intéressants à souligner, notamment ceux relatifs au processus de sélection des projets soutenus qu’a choisi l’entreprise Code Lutin et aux dynamiques que ce processus engendre :
Le choix des projets soutenus se décompose en 2 phases en parallèle, partageant en deux enveloppes disctinctes la somme à redistribuer initialement :
Tou.te.s les salarié.e.s de l’entreprise se mobilisent durant le processus d’identification, d’évaluation, de sélection, et de rétribution des projets à soutenir. Chaque personne - indivuellement ou collectivement - peut ainsi contribuer activement au soutien de projets libres tiers, liberté qui n’existe pas dans n’importe quelle entreprise.
Suite à l’appel à candidature, un des moments décrit comme des plus enthousiasmants est celui de la rencontre (présentielle ou en visio) avec les candidats. Cette étape permet aux membres de l’entreprise de découvrir des individus et des technologies originales, de manière directe en conservant la dimension humaine et sociale des projets.
Un chaleureux merci aux membres de Code Lutin avec qui l’auteur a pu échanger à Nantes, et qui ont pu décrire avec précision et passion leur intiative Copie Publique
La licence Post-Open proposée par Bruce Perens consiste à rendre contractuellement obligatoire pour les companies générant plus de 5 millions de USD$ par an utilisant et/ou modifiant le code source de : soit reverser le code sous la même licence (“POST-OPEN OPERATING AGREEMENT”), soit établir un contrat de rémunération pour des personnes ou entités chargées de maintenir ou améliorer le code source (“POST-OPEN PAID CONTRACT”).
Les captures d’écran utilisées dans cette page sont extraites de cette vidéo de Bruce Perens. Un autre video de 2024 donne quelques informations supplémentaires.
Un chaleureux merci à Bruce Perens avec qui l’auteur a pu échanger longuement sur ces sujets.
Extrait de l’article 3.2 (PAID CONDITIONS) du draft de la licence post-open
The end-user revenue through all legal entities in which YOU have ownership exceeding 5% or equivalent control without ownership exceeds USD$5 Million anually. End-user revenue is all money or other value collected from customers, including the financial value equivalent of any non-monetary remuneration such as barter or the grant of rights or privileges.
You provide, for remuneration, any work in the POST-OPEN COLLECTION to others, other than PERSONAL USE, or perform that provision at the order of another legal entity that receives remuneration for it. This includes (but is not limited to) provision of the work as a service; or inclusion of the work in a product that is sold, for example software that is sold or sale of a device containing the WORK.
You make MODIFICATIONS to any WORK in the POST-OPEN COLLECTION without performing one of these actions (you may perform both):
You enter into the POST-OPEN OPERATING AGREEMENT and make a PUBLIC RELEASE of the MODIFICATION.
You enter into the POST-OPEN PAID CONTRACT.
Quelques éléments bibliographiques, classés par supports et grandes thématiques, en complément des notes générales relatives aux réflexions autour de The Librery.
Salon Matrix pour continuer la discussion
Articles / livres en pdf (nextcloud) en accès libre
Pad de notes ouvert en écriture et en commentaires
Vidéos / conférences (playlist Youtube)
Fichiers sources et ensemble de la présentation sur Gitlab
Présentation réalisée avec :
Les propos publiés dans cette présentation n’engagent que leur auteur.
Toutefois l’auteur souhaite adresser un grand merci à toutes les personnes qui contribuent à enrichir cette réflexion et à soutenir le mouvement pour une société des communs.
Relectures ou commentaires
Discussions informelles
L’utopie, ça réduit à la cuisson,
c’est pourquoi
il en faut énormément au
départ
Citation de Gébé, “L’an 01”
/texts
(voir
sur le repo)Merci pour votre attention !
julien.parismulti.coop
salon Matrix
Comment poursuivre
cette réflexion ?
Partager et débattre de ces idées auprès des acteurs des communs
Contribuer sur le pad de notes ouvert en écriture et en commentaires
Recenser les expérimentations de mutualisation de moyens financiers en soutien aux communs
Cartographier les acteurs / diffuseurs / producteurs / produits
Identifier, classer et hiérarchiser une shortlist de communs “stratégiques” pour l’Etat ou les collectivités
Recueillir des témoignages et de nouvelles idées auprès des producteurs de communs numériques
Regrouper ces idées, la documentation, les témoignages sur un site en ligne